Le Détachement
Le chemin de l’Etre, c’est d’accepter le moment présent sans réserve, c’est laisser couler le courant de la vie sans y résister. C’est se sentir habités par la vraie vie.
Vous êtes-vous déjà senti si submergé par le monde qui vous entoure que vous ne pouviez plus respirer ? Vous avez l’impression que le monde se referme sur vous, que les objets dans la pièce vous étouffent et que lorsque les gens essaient de vous parler, tout devient flou. Vous avez l’impression qu’il se passe trop de choses en même temps.
Voilà ce qui se passe lorsque nous nous attachons trop au monde. En chacun de nous réside un sens du Féminin/Masculin divin, un mot utilisé pour décrire le côté spirituel intuitif de notre âme. Nous résistons parce que nous avons peur de perdre l’objet de notre attachement. Nous voulons que les choses se passent à notre façon, que les autres agissent comme nous le voudrions, que notre Vie se déroule comme nous l’avions planifiée. Et chaque fois que nous résistons un peu plus, nous souffrons un peu plus.
Le détachement,
ce n’est pas s’éloigner des autres pour ne pas vivre de l’attachement. Ce n’est pas non plus être indifférent à ce qui arrive comme résultats de nos attentes.
C’est plutôt de rester ouvert à ce qui arrivera, peu importe les résultats. C’est accepter de composer avec ce que la vie met sur notre chemin, sachant que c’est pour notre bien. C’est savoir que nous traverserons le pont une fois rendus à la rivière. C’est faire les attentions nécessaires pour obtenir la réalisation d’un projet, mais aussi accepter que le résultat puisse être différent de nos attentes, et faire avec.
C’est aimer l’autre en offrant tout notre amour, tout en reconnaissant que l’autre puisse aimer de manière différente que ce que nous souhaitions. C’est s’aimer soi, tout de soi, même les imperfections, en sachant qu’on ne peut rien améliorer si on ne l’accepte pas en premier lieu. C’est vivre en faisant de son mieux, en donnant son maximum tout en sachant que parfois nous aurons du succès, et parfois non ; parfois nous serons reconnus et parfois, non ; parfois nous serons aimés, et parfois non.
Le détachement,
c’est notre détermination à être libre et c’est un grand anti-stress ! C’est avoir la conviction profonde que tout est parfait, peu importe ce qui arrive. Ça fait partie de l’amour inconditionnel et c’est surtout porteur d’une grande paix intérieure.
Il n’est pas facile de renoncer au contrôle. Surtout quand une grande partie de notre conditionnement nous dit de nous concentrer sur la poursuite avide des gens et des biens matériels. La loi du détachement est plus facile à pratiquer en prenant les engagements ci-dessous envers vous-même et en les respectant.
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S’engager à se détacher de tout ce qui vous entoure.
Libérez-vous du poids des attentes qui pèsent sur vous-même et sur les autres. Ce qui doit arriver arrivera. Et quel que soit le résultat, vous apprendrez et grandirez pour l’accepter.
Cette étape est cruciale car elle implique de laisser tomber toute notion de ce que le monde vous doit ou de ce que vous lui devez en retour. Mais croyez-moi, dès l’instant où vous lâcherez prise et vous laisserez aller, l’univers se précipitera pour accueillir votre divin à bras ouverts et vous aidera à réaliser vos rêves en échange de la vulnérabilité dont vous faites preuve.
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Vous devez accepter que vous ne puissiez rien contrôler.
Attendez-vous à l’inattendu et laissez la vie vous mener en bateau. Oui, cela signifie que vous ne pouvez pas tout gérer dans les moindres détails. Imaginez à quel point votre esprit serait libre sans toutes ces réflexions excessives ?
L’univers vous demande de lui faire confiance et de faire un acte de foi en abandonnant l’incertitude. Vous ne saurez jamais vraiment ce que l’avenir vous réserve, mais en fin de compte, quoi qu’il vous arrive, c’est ce que l’univers croit être le mieux pour vous. Lâchez prise et faites ce saut. Je vous promets que le monde vous rattrapera.
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Soyez ouvert à différentes choses.
Il existe un monde d’opportunités, dont la plupart nous échappent simplement parce que le monde nous apprend que nous sommes censés nous concentrer uniquement sur une chose spécifique. Avez-vous déjà vu des carnivores sauvages en chasse ? S’ils ne parviennent pas à attraper la proie qu’ils poursuivaient, ils essaient de chasser autre chose. Alors pourquoi les humains, les prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, sont-ils si déterminés à atteindre cet objectif précis ?
Le règne animal le sait depuis longtemps. Se concentrer sur un seul objet revient à perdre de vue le monde qui nous entoure, qui recèle d’infinies possibilités. Pourquoi choisir de s’infliger une telle souffrance alors que l’on pourrait profiter librement de ce que le cosmos nous offre.
Me Eckhart place le détachement en tête de toutes les vertus :
avant l’amour, avant l’humilité, avant la miséricorde. L’homme vraiment détaché ne saurait donc prier, au sens où la prière viserait l’obtention de tel bien ou la délivrance de tel mal, ceci ou cela, au sens par conséquent où la prière connoterait un mouvement s’ajoutant au tout. D’où cet aveu/affirmation vertigineuse : » quand je ne demande rien, je prie véritablement ».
Chacun de nous est conditionné par ses études, sa carrière, ses succès, ses échecs ; ses amours, ses tristesses, ses détresses et par la position qu’il occupe aujourd’hui dans le monde…
Mais chacun de nous est aussi un être inconditionné qui est au-delà du temps et de l’espace. Il est nommé Etre essentiel par rapport à l’autre appelé moi existentiel.
L’Etre essentiel est au-delà de toutes les conditions. C’est le noyau qui, en chacun de nous, représente la façon dont l’Etre universel voudrait se manifester de façon individuelle dans l’existence. Il se voit en opposition avec le moi existentiel conditionné. Cette tension entre ces deux pôles est le problème central de l’homme.
Le problème qui se pose à l’homme actuel est de devenir perméable afin de se laisser toucher par ce noyau essentiel, d’être capable de l’expérimenter.
L’homme a la possibilité d’abandonner son être existentiel, son petit moi pour s’ouvrir à la possibilité de goûter ce qui est au-delà de sa conscience naturelle, d’accéder à un autre niveau de connaissance.
Enfermé dans son moi existentiel,
l’homme ne se sent plus en contact avec son Etre essentiel et va chercher à l’extérieur ce qu’il ne sent plus à l’intérieur : richesse, pouvoir… Il trouve un sens à son existence dans la reconnaissance et l’estime des autres. Par contre, s’il est relié à son Etre essentiel, il se sent en ordre même au milieu du mépris des autres.
Le travail que l’homme peut faire sur lui-même, je l’appelle le chemin initiatique. Il commence avec une expérience. Cette expérience nous fait connaître notre Etre essentiel.
L’Etre essentiel est une réalité dont on peut vraiment faire l’expérience. Ce sont des expériences d’une qualité totalement différente de celles dont l’homme a l’habitude.
La pratique de la méditation vise à une transformation qui demande d’abandonner un grand nombre de convictions, d’opinions et d’habitudes. C’est au cours de la méditation que se situe le lâcher prise. Et ce lâcher prise est la voie qui conduit à l’intégration entre le plan du moi et l’Etre essentiel.
En lâchant prise,
vous devenez un autre. Etant devenu un autre, vous voyez autrement et vous voyez autre chose. La profondeur de ce que vous voyez dépend du degré de votre profondeur.
Le mental,
c’est essentiellement la pensée. Il est extérieur à notre Etre. Nous nous identifions trop facilement à notre mental. L’identification au mental crée un faux moi, l’ego, qui se substitue au véritable moi qui irradie de l’Etre. Mais nous ne sommes pas notre mental. Nous avons à nous en libérer en nous concentrant sur l’instant présent. Le mental comprend aussi les émotions. Les émotions naissent au point de rencontre du corps et du mental. Une émotion est la réaction de notre corps à notre mental et nous risquons de nous identifier à l’émotion comme nous le faisons avec le mental.
S’identifier au mental nous rend prisonnier du temps. Or passé et futur n’existent pas. Rien n’existe à part l’instant présent. Il n’y a jamais eu dans notre vie un instant qui ne soit pas dans le moment présent. Un grand nombre de personnes intelligentes et instruites sont totalement identifiées à leur mental. C’est le cas aussi d’une grande partie de l’humanité.
Accepter le moment présent inconditionnellement et sans réserve, c’est renoncer à se laisser conduire par le mental, c’est renoncer à la résistance intérieure qui s’oppose à ce qui est. C’est accepter totalement ce qui libère de l’identification au mental et conduit à la paix.
Se détacher n’est pas nier ce que nous sommes ou avons été. C’est changer de niveau de conscience. C’est prendre conscience que nous sommes habités par la vraie vie.
Le lâcher prise n’est pas la passivité.
Ce n’est pas endurer passivement une situation sans tenter quoi que ce soit pour l’améliorer. Ce n’est pas non plus cesser d’établir des plans pour transformer notre vie et poser des gestes positifs.
Il n’est pas nécessaire d’accepter une situation indésirable ou désagréable.
Il ne faut pas confondre le lâcher prise avec une attitude de « je m’en foutiste » du genre ça m’est égal qui serait une résistance déguisée.
Lâcher prise n’est pas non plus se laisser exploiter par les autres. Un non ferme peut être opposé à l’interlocuteur tout en restant dans une attitude de lâcher prise. C’est une manifestation de liberté. C’est voir son vide intérieur…
Le lâcher prise est donc la chose la plus importante que nous puissions faire pour amener un changement positif en nous. Aucune action véritablement positive ne peut provenir d’un état de conscience qui n’est pas fondé sur le lâcher prise.
Finalement,
voir son vide intérieur c’est voir qui nous sommes réellement. Se détacher des remarques, des flatteries, des attaques, des compliments, tout simplement de ce qu’on dit ou pense de nous, c’est être qui nous sommes, sans filtres, sans barrières, sans ce besoin d’être nourri par des énergies autres que les nôtres.
Nous avions l’habitude de nous nourrir des autres, et maintenant nous allons trouver notre nourriture à l’intérieur de nous-même. Cela s’appelle le détachement.
Se détacher c’est aussi s’ouvrir aux autres même si cela paraît paradoxale. Car lorsque l’on se détache, on perd une partie de nos jugements, de nos croyances, de nos limites… de tout ce qui nous retenait, c’est tout simplement jeter nos « attaches » si lourdes. Nous n’attendons plus de l’autre qu’il ait la même vision que nous, nous l’acceptons tel qu’il est, car nous savons qui nous sommes et n’avons plus ce besoin pesant d’être rassuré.
Lors du détachement notre ego s’efface en emportant avec lui un peu de notre ancien nous. C’est une Sacrée transformation qui nous révèle notre vrai moi. Ainsi nous sommes libres et pouvons accueillir. Tous nos besoins sont remplacés par des envies et désirs.
C’est une période qui peut paraître difficile, mais ô combien importante et libératrice.
Alors n’ayons plus peur du vide, car le vide est lui aussi porteur de vie, il est simplement un récipient prêt à accueillir le tout.
Apprendre à se détacher :
Apprendre à se détacher des personnes ou des problèmes à propos desquels vous vous êtes préoccupé de manière excessive ne signifie pas que vous allez cesser de vous en soucier et de vous renfermer complètement. Le détachement réfère à la capacité de se désengager mentalement, émotionnellement et parfois physiquement de la vie d’une autre personne et des responsabilités et des problèmes que nous ne pouvons résoudre.
Le détachement émotionnel :
Imagine : tu fréquentes une personne de vraiment cool depuis quelques mois déjà. Le courant passe hyper bien, vous vivez des moments forts, tu te projettes. Un jour, sans crier garde, tu reçois un message de cette personne qui t’annonce qu’elle te largue. Le ciel t’en tombe sur la tête, tu es évidemment très déçu. Tu te sens comme une vieille chaussette que tu as dû jeter après t’être rendue à l’évidence que tu ne retrouverais jamais ta Flamme Jumelle.
Dans cette situation, tu as 2 options :
- Te laisser envahir par la déception et sombrer dans une tristesse abyssale.
- Essayer de te détacher de cette situation en mettant de côté tes émotions et prendre soin de toi (réussir à parler d’autre chose avec tes potes, t’amuser, travailler en paix, lire un livre, etc.).
Dans un monde idéal, que choisirais-tu ?
Se détacher émotionnellement, c’est savoir mettre de la distance entre soi et ses émotions pour se protéger lorsqu’elles deviennent trop intenses. Un peu comme un bouclier émotionnel ! Dans cette situation par exemple, on pourrait se dire :
« Je suis triste et c’est comme ça. Je ne contrôle pas les sentiments des autres, il n’y a donc rien que je puisse faire pour changer la situation. Je vais mettre ma tristesse de côté lorsqu’elle sera trop intense, pour pouvoir avancer. Je ne la renie pas. Je prendrai du temps pour l’honorer, mais je ne la laisserai pas contrôler ma vie ».
En tant qu’êtres vivants, nous sommes définis par notre capacité à ressentir des émotions. Nos émotions sont là, elles vont et viennent en nous en permanence. Inutile donc d’essayer de s’en couper totalement – d’ailleurs, a-t-on vraiment envie d’un cœur tout dur comme de la pierre ?
Traite tes émotions négatives pour ce qu’elles sont : des ressentis passagers qui ne te définissent pas (tu n’es pas triste, tu te sens triste) et qui s’effaceront avec le temps.
Apprendre à mettre de côté tes pensées obsessionnelles t’aidera à :
- Te préserver énergiquement et psychologiquement,
- Mieux observer tes réactions émotionnelles, les identifier et les comprendre,
- Prendre des décisions plus objectives,
- Continuer de vivre, tout simplement.
Le détachement émotionnel dans une relation ne signifie pas qu’on ne se soucie pas de l’autre. C’est plutôt la compréhension que toutes les relations et tous les corps physiques sont éphémères donc impermanent. Tout a une fin, c’est inévitable. Chacun suit son propre chemin. Les liens évoluent. Ces changements font partie intégrante de notre vie.
Si on ne pratique pas le détachement émotionnel, alors on vit dans la peur constante de perdre celles et ceux qu’on aime, et nous sommes donc dans la souffrance.
Accepter la nature transitoire des relations t’aidera à chérir les moments passés avec tes proches et à vivre pleinement, sans attente excessive ni dépendance affective.
Le désengagement mental consiste à reconnaître ses limites et à accepter qu’on ne puisse ne pas tout contrôler. Ça ne signifie pas abandonner ses responsabilités, mais plutôt choisir en conscience de ne pas se laisser submerger par des problèmes hors de notre contrôle.
Repérer et écouter ses pensées négatives
Souvent, nos pensées nous bloquent ou nous font souffrir plus que la situation en elle-même. En avoir conscience est la base pour entamer tout travail de lâcher prise.
En analysant chaque pensée ruminante ou limitante :
- Tu vas déjà mieux te connaître et te comprendre.
- Tu vas pouvoir trier ces pensées pour ne conserver que celles sur lesquelles tu as en effet le pouvoir.
- Tu vas apprendre à relativiser.
- Tu vas pouvoir réfléchir à ta responsabilité dans les événements de la vie. Souvent, les personnes ayant du mal à lâcher prise sont très consciencieuses. Elles ont tendance à prendre sur leurs épaules la responsabilité de tout et de rien : le mauvais temps, l’annulation d’un train, l’émotion d’une autre personne.
Ça te parlera encore plus si tu es sujet à l’hypersensibilité, au perfectionnisme, ou encore à l’envie de tout contrôler
À chaque fois que tu ressens une émotion désagréable, arrête tout. Prends une feuille de papier et un crayon puis pense à la situation de stress ou de souffrance que tu traverses. Pose sur le papier les réponses à ces questions :
- Quelle est ma réaction face à cette situation ?
- Qu’est-ce que je me raconte sur cette situation ?
- Est-ce réel ou uniquement dans ma tête ?
- Est-ce que ces pensées peuvent m’aider à régler le problème ?
- Est-ce que j’essaie de contrôler ce qui est hors de mon contrôle ?
Les 7 principes du détachement
- Les gens sont responsables d’eux-mêmes.
- Arrêtez de présumer que vous pouvez régler les problèmes qui ne vous appartiennent pas.
- Rester en dehors des responsabilités d’autrui et concentrez-vous sur les vôtres
- Se préoccuper des problèmes d’autrui ne les aide pas. Si un être aimé a contribué à créer un problème majeur pour eux, alors il est nécessaire qu’ils le résolvent par eux-mêmes, qu’ils aient le droit d’être qui ils sont et d’avoir la liberté d’être responsable d’eux-mêmes.
- Vivez dans le présent et arrêter d’essayer de contrôler les autres
- Profitez au maximum de chaque journée et appréciez ce que vous avez en ce moment.
- Acceptez votre réalité et ayez foi en vous-mêmes. Si quelqu’un a besoin d’aide avec un problème, faites ce que vous pouvez pour le résoudre et puis arrêter d’obséder à propos de cela, en sachant que vous avez fait ce que vous pouviez.
En accomplissant ces étapes, cela vous laisse libre d’aimer les gens d’une manière qui les aide au lieu de vous blesser. Cela vous laisse également votre liberté de profiter de la vie, malgré les problèmes. C’est important que vous puissiez avoir confiance que les choses seront correctes malgré les conflits.
La respiration consciente pour apaiser le cœur et le mental
Sais-tu que l’on n’utilise quotidiennement entre 10% et 80% de nos capacités respiratoires ?
Pourtant, la respiration profonde et consciente est extrêmement efficace pour apaiser le mental. Elle a aussi des bénéfices physiologiques importants, comme l’apport d’oxygène dans le corps et la régulation du rythme cardiaque.
Même en situation de stress, rappelle-toi de prendre des pauses, d’inspirer et d’expirer en profondeur, en utilisant ton ventre. Et n’attends pas que ton container émotionnel soit sur le point d’exploser pour calmer ton mental et lâcher prise !
En conclusion, la loi du détachement est une loi cosmique qui vous aide à vous reconnecter à vous-même. Mais le mieux est finalement de ne pas s’attacher…